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Critique de "L'Amour Ouf" de Gilles Lellouche

  • Photo du rédacteur: antonelli gonzalo
    antonelli gonzalo
  • 27 avr.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 4 mai

☆ Note : 15/20






Le dernier film de Gilles Lellouche est vraiment un beau film.


Un film sur les sentiments, sur la jeunesse, sur la trahison, sur la perte de l'innocence, mais surtout sur l'amour. 

Pas n'importe lequel. 

Celui qui vous change et qui vous rend fou. Ouf plutôt...

Tout cela, au travers des regards. Deux regards que tout oppose. 


Dans le nord de la France, au début des années 80, deux adolescents vont se rencontrer et leur vie va être bouleversée.


Lui, Clotaire, enfant d'ouvrier, confronté aux difficultés d'un quotidien forcément sans trop d'espoir, est devenu un jeune homme en colère contre le monde entier. Tel un cheval fou, il exprime sa colère au travers d'une violence qu'il pense être l'unique réponse face à cette société injuste où la misère sociale, dont son père (Karim Leklou) a été une victime, ne semble pas avoir d'issue.

Celui-ci lui dit "Dans la vie, si rien ne te plait, rien ne te déçoit". D'une lucidité désespérante.


Elle, Jackie, jeune fille issue d'une banlieue plutôt bourgeoise et élevée par un père aimant et tolérant (Alain Chabat toujours formidable). Une adolescence protégée.


Tout les oppose. 


Mais leur regard va se croiser et cela va les unir.

Pour toujours, on pense.


Et pourtant le destin et la bêtise de Clotaire vont en décider autrement. Tombé sous la coupe d'un caïd, la Brosse (Benoît Poelvoorde, inquiétant comme jamais), il va se voir mêler à un meurtre qu'il n'a pas commis.

Pour ne pas dénoncer le fils de la Brosse, le véritable responsable, il va passer 10 ans en prison.


En sortant, tout aura changé.


"Je ne suis plus rien...Juste un souvenir...Même pour mon fils.." lance La Brosse à Clotaire qui vient lui réclamer ce qu'il lui doit pour avoir fait de la prison à la place de son fils. Même les caïds n'en sont plus, semblerait-il.


Tout a changé, effectivement. Sauf son amour pour Jackie. 

Qui, elle, aura fait sa vie.

Non sans penser toujours à Clotaire.


Dès lors, pour Clotaire, la spirale infernale semble inévitable.


S'inspirant de "Carlito's Way" de Brian De Palma, sur le fond (comment échapper à un destin tracé ?) comme sur la forme (le flashback), le film de Gilles Lellouche mélange les genres, allant de l'histoire romantique, au drame en passant par la comédie musicale et le film de gangsters avec une aisance déconcertante. Sa mise en scène inspirée multiplie les références.


On pense à "West Side Story", aux films de Scorsese et en particulier aux "Affranchis", dans sa façon de montrer une humanité derrière les gestes impardonnables.

On pense également aux deux films de Coppola dédiés à la jeunesse : "Outsiders" et "Rusty James".


Et puis, comment ne pas évoquer le "Scarface" de De Palma (encore), lorsque Clotaire et Lionel, contemplent la ville du haut de l'immeuble en discutant sur le fait d'être sur le toit du monde ?

Dans le ciel de Miami, Tony Montana voyait défiler les mots : "The world is yours". 

Mais Tony Montana n'avait aucune morale. Contrairement à Clotaire.


Il faut aussi dire que le film est porté par une bande son ultra régressive et surtout un casting formidable.

Tout d'abord, les deux jeunes acteurs incarnant Clotaire et Jackie dans la première partie du film, Malik Frikah et Mallory Wanecque, confondants de naturel ; Adèle Exarchopoulos lumineuse, François Civil, parfait ; Alain Chabat donc. Vincent Lacoste en amant toxique. Karim Leklou, Raphael Quenard, Jean Pascal Zadi.

Mais aussi Élodie Bouchez dans le rôle de cette mère de Clotaire, d'une déchirante bienveillance. Un personnage solaire.


Solaire comme cette éclipse. Vécue par les deux protagonistes à deux moments de leur vie, elle va être le révélateur de leurs sentiments l'un envers l'autre : de l'obscurité naîtra la lumière...


"J'étais con, mais j'étais jeune et j'étais entouré de choses moches...Votre fille était la seule chose belle que j'avais" lance maladroitement mais si justement Clotaire au père de Jackie à sa sortie de prison.


Jackie garde, quant à elle, ce chewing-gum, collé au mur de sa chambre qui parait battre comme un cœur. Un battement que l'on continuera à entendre longtemps après le générique final.

Celui de l'Amour Ouf.


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À Propos

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Le Magicien d'Oz, Victor Fleming, 1939

Comment vous parler de moi sans vous parler de la responsable de cette dévorante mais délicieuse passion qu'est devenu le cinéma ? Il serait bien vain d'essayer car toute ma culture cinématographique lui est due et je lui en serai éternellement reconnaissant... 

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