
.png)
"Ce que le cinéma peut faire de mieux que la littérature ou le théâtre parlé, c'est d'être fantastique..."
-Aldous Huxley

Blitz Wolf, Tex Avery, 1942
Le Cinéma, ma mère et moi
Comment vous parler de moi sans vous parler de la responsable de cette dévorante mais délicieuse passion qu'est devenu le cinéma ? Il serait bien vain d'essayer car toute ma culture cinématographique lui est due et je lui en serais éternellement reconnaissant.
Dès son plus jeune âge, dans un lointain pays d'Amérique latine appelé l'Uruguay, ma mère Isabel (car c'est d'elle dont il s'agit), a été une enfant du divorce qui passait beaucoup de temps assise dans une salle de cinéma dont son père était le propriétaire. Dans ce fauteuil d'orchestre, ses yeux d'enfant découvrirent un monde où elle pouvait fuir la tristesse du quotidien pour aller se réfugier dans des univers imaginaires peuplés des aventures d'Errol Flynn, de Clark Gable, de Gary Cooper, de James Stewart ou encore de John Wayne...
Bien des années plus tard, dans un pays qui l'a accueilli, la France, elle décida inconsciemment de transmettre cet amour indéfectible pour le septième art à ses enfants et ce, très rapidement.
Je me souviendrai toujours avec une tendresse infinie, ces dimanches soir vers 22h30, lorsque tous les enfants de mon âge à l'époque était déjà au lit depuis un bon moment, mes sœurs et frères étions autorisés à rester regarder ce qu'on appelait à l'époque le ciné club de la troisième chaine de télévision lorsqu'elle estimait que le film était nécessaire à notre culture cinématographique. Et malgré le fait de n'avoir pas fréquenté l'école très longtemps, ma mère avait une culture cinématographique ainsi que littéraire (l'autre passion de sa vie) extraordinaire.

Le Magicien d'Oz, V. Fleming, 1939

La Nuit Du Chasseur, C. Laughton, 1955

Les inoubliables Marx Brothers...
J'avais à peine sept/huit ans que j'étais devant un écran de télévision à 22h30 à regarder, parfois, un festival Tex Avery, un film des Marx Brothers puis, "la Nuit du Chasseur" de Charles Laughton, "le Magicien d'Oz" de Víctor Fleming, "Les Révoltés du Bounty" de Frank Lloyd, "King Kong" de Schoedsack et Cooper ou encore "Rebecca" de Hitchcock.
Chaque dimanche soir, la même fébrilité m'envahissait lorsqu' arrivait l'heure fatidique :
Vais je avoir le droit de regarder le film de ce soir ? Ou plus raisonnablement, irai-je au lit ?
En parallèle, l'argent étant très loin de couler à flots, les seules sorties possibles et autorisées étaient celles du cinéma.
Je me rappellerai toujours de la première fois où j'ai vu dans une grande salle "les Dix Commandements" de Cecil B DeMille ou "Ben Hur" de William Wyler. À l'instar de Moïse ouvrant les eaux de la Mer Rouge pour permettre à son peuple de fuir les chars de Ramsès II, mes yeux d'enfant s'ouvrirent quant à eux sur des mondes merveilleux où tout était possible.
Le cinéma de la fin des années 70 et du début des années 80 fut le creuset favorable à mon épanouissement cinématographique. Une adolescence marquée évidemment par le choc "Star Wars" à 11 ans, puis, le premier film du maître Spielberg (le métronome de ma vie), "Rencontres du troisième type" suivi rapidement par "Les Aventuriers de l'Arche Perdue" et enfin "E.T". Mais aussi, "Alien", "Blade Runner", les films de David Lynch, Woody Allen, Coppola et tant d'autres...
Cependant, rien ne pouvait me laisser imaginer que cela remplirait à ce point ma vie.
Le mardi soir et l'émission d'Eddy Mitchell "la Dernière Séance" où je découvrais le cinéma américain des années 40, 50 et 60 principalement, mon cinéma de quartier puis l'acquisition d'un magnétoscope par mes parents au début des années 80 allaient parfaire cette passion dévorante mais délicieuse qui n'allait que grandir tout au long de ma vie.

King Kong, E. Schoedsack, M.C.Cooper, 1933



Mes premiers grands spectacles...
Aujourd'hui, l'envie de partager cet héritage inestimable est devenue une urgence.
En parler, une nécessité.
L'écrire, une évidence.
Alors, pour toutes ces raisons, je vous souhaite la bienvenue dans mon jardin cinématographique intime dont la principale jardinière vient de nous quitter.
Ce site lui est dédié...
